Si, pour les uns, la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne fait peser, au niveau national, un risque de dislocation du royaume, au niveau européen, un risque de propagation alimenté par 8 années de crises économique et politique (crise financière, crise grecque, crise de la zone euro, crise des réfugiés), pour d’autres, elle représente une opportunité de réformer la gouvernance européenne et/ou de renforcer l’intégration européenne en l’absence d’un membre qui s’est toujours opposé à une unification trop poussée.
L’investisseur doit d’abord garder à l’esprit que les discussions pour trouver l’accord de sortie du Royaume Uni de l’Union européenne et le détricotage des liens juridiques et financiers tissés pourraient durer jusqu’à 2 ans. Le rétablissement d’autres liens incitera les Parlements nationaux à vouloir se prononcer sur les accords trouvés. De fait, il faudra plusieurs années pour avoir une vision claire des nouveaux accords commerciaux régissant les relations entre la Grande Bretagne et ses principaux partenaires commerciaux.
Entre-temps, il parait inévitable, par son caractère extraordinaire, que cet évènement génère davantage de nervosité et donc de volatilité sur les marchés dans les semaines et mois à venir. Pour autant, le « Brexit » ne représente pas un choc systémique capable d’influer sur l’économie mondiale ni même sur la reprise économique de la zone euro soutenue par la consommation et l’investissement ainsi que sur la capacité bénéficiaire des entreprises.
La baisse des bourses européennes les jours qui ont suivi l’annonce du résultat du referendum ne doit pas être sous-estimée mais elle est aussi à relativiser. En effet, cet évènement semble avoir pris les places financières par surprise, celles-ci s’y étant préparées sans trop y croire. Notons que cette volatilité devrait permettre aux gérants de profiter de points d’entrée intéressants dans une perspective d’investissement à long terme. Rappelons que le « Brexit » est avant tout un événement politique qui garde un caractère local et qui n’est pas en mesure de provoquer une contagion macroéconomique à l’image de la crise de la dette souveraine ou de la crise financière de 2008. En tout état de cause, le « Brexit » ne remet pas en cause les fondamentaux des entreprises et les perspectives de croissance des résultats à moyen-long terme.
Par ailleurs les valorisations des marchés actions européens restent tout à fait attrayantes, à la fois par rapport à d’autres marchés actions mais aussi par rapport à leurs moyennes de long terme. Ainsi, les actions britanniques et européennes présentent plus que jamais des perspectives de performances robustes pour l’investisseur à moyen long terme.
Sur le marché des emprunts d’Etats, le renchérissement des taux des Etats périphériques (Italie, Portugal, Espagne, Grèce) et le risque d’une insuffisance de liquidités sur les marchés, ont été contenu par la réaction des représentants des banques centrales (BOE, BNS, BCE, Banque du Japon, Banque Populaire de Chine, Fed américaine) prêts à intervenir si cela s’avérait nécessaire.
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