EUROPE
En 2015, les investisseurs européens ont été plutôt favorisés grâce à la hausse des actions de la zone euro et à celle du dollar. La performance des marchés obligataires a quant à elle été moins nette.
L’indice vedette de la Bourse de Francfort, le DAX, a enregistré une progression de +9,56% sur l’ensemble de l’année. Les places financières italienne, belge et portugaise terminent l’année au-dessus des +10%. A Paris, le CAC40 fait un peu moins bien avec +8,53%.
En revanche, l’indice phare de la bourse britannique (le FTSE100) termine l’année dans le rouge à -4,38%.
Pour l’année 2016, il faut noter une confiance assez consensuelle sur la reprise lente mais résistante en Europe.
Les valeurs européennes sont encore les favorites des investisseurs en 2016. Les entreprises qui n’ont pas encore retrouvé les niveaux de marge d’avant crise devraient continuer à bénéficier de l’euro faible et de taux qui vont rester bas du fait de la politique de soutien de la banque centrale européenne. Elles devraient également bénéficier de la moindre appétence des investisseurs pour les actions américaines dont les profits pourraient avoir des difficultés à croitre en 2016 ou par rapport aux marchés émergents pénalisés par la faiblesse des prix des matières premières et le ralentissement de leur croissance.
Comme début 2015, les marchés actions européens continuent à bénéficier d’une valorisation attractive par rapport au marché nord-américain en terme de capitalisation des bénéfices ajustés du cycle économique (PER de Shiller). La reprise économique et la politique menée par la Banque Centrale Européenne rendent donc les actions européennes attractives.
ETATS-UNIS
Après sept années de croissance ininterrompue, les indices américains ont marqué le pas en 2015 en repli de -0,57% pour le Dow Jones et -0,73% pour le S&P 500.
Le marché de l’emploi est vigoureux, les salaires et la consommation sont en progression, l’immobilier n’est ni en surchauffe ni à bout de souffle. Cependant, depuis 2009, l’investissement a été modéré entraînant une faible productivité, ce qui réduit la croissance potentielle. Cela rend peu probable que la banque centrale américaine (FED) remonte trop violemment ses taux au risque d’entraîner la prochaine récession, comme le craignent certains.
La valorisation des actions américaines, si elle est actuellement moins favorable pour les investisseurs que la valorisation des actions européennes ; ne permet pas de conclure à l’existence d’une bulle boursière flagrante aux Etats‐Unis. L’absence d’excès d’optimisme sur ce marché conforte cette position.
CHINE
La réorientation de l’économie chinoise d’un développement soutenu par les exportations en faveur d’un développement de la consommation intérieure et des services est bien en cours mais ses effets sont lents et ne compensent pas le repli des activités productives. Cette situation se caractérise par un ralentissement économique qui affole les places boursières locales et pèse très fortement sur le cours des matières premières.
La dévaluation du Yuan, maladroitement engagée durant l’été, permet de gagner du temps en redonnant un avantage compétitif aux exportations chinoises face aux autres pays asiatiques.
Autre facteur de préoccupation en Chine : les dettes des entreprises et des gouvernements locaux ont fortement augmenté depuis 10 ans, surtout celles libellées en devises étrangères et, en phase de ralentissement économique, cela inquiète.
Outre la dévaluation compétitive à laquelle s’adonne la Chine, des plans de soutien ont été mis en place depuis plusieurs mois, associés à une hausse du déficit budgétaire : programmes d’investissement dans les infrastructures, baisse des taux et des réserves obligatoires des banques pour relancer le crédit, contrat de refinancement des Provinces, mesures spécifiques pour l’automobile ou l’immobilier. Les autorités ont encore d’amples marges de manœuvre pour maitriser le ralentissement mais elles doivent encore convaincre.
POLITIQUE MONETAIRE
En 2015, la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE) ont pris des chemins radicalement opposés. La première a relevé ses taux en décembre pour la première fois depuis 10 ans, le 16 décembre. La BCE a, elle, encore abaissé ses taux et annoncé la prolongation de son programme d’achats de dette (mis en place en mars dernier) le 3 décembre.
Si la banque centrale américaine s’est enfin décidée à relever ses taux, c’est parce que le chômage est revenu à des niveaux suffisamment faibles. Le taux de chômage est tombé à 5 % aux Etats-Unis, un niveau synonyme de plein emploi pour les autorités monétaires.
Dans la zone euro, la page de la crise financière n’est pas encore tournée. La croissance est toujours molle et l’inflation trop basse. C’est la raison qui a poussé le conseil des gouverneurs de la BCE, présidé par Mario Draghi, à pousser plus loin en territoire négatif le taux de dépôt, désormais fixé à -0,30 %. Lors de la réunion du 3 décembre, l’institut d’émission basé à Francfort a aussi annoncé que son programme d’achats de dette publique sur les marchés (baptisé « quantitative easing » ou QE) serait prolongé jusqu’en mars 2017, au lieu de septembre 2016. Le but de ce dispositif étant de faire remonter l’inflation, en relançant la dynamique du crédit et en affaiblissant l’euro et ainsi accroitre la compétitivité de la zone euro. La monnaie unique a d’ailleurs glissé de 1,20 dollar à 1,09 dollar entre le 1er janvier et le 23 décembre 2015.
Le rythme de remontée des taux de la Fed sera l’un des grands thèmes de l’année 2016, tandis que dans la zone euro, on guettera les signaux d’accélération de la reprise
MATIERES PREMIERES
En 2015, le secteur a subi une chute sans précédent depuis la récession de 2008. La demande mondiale moins vive et les excès de production ont fait plonger les cours de 25 % en moyenne
Cette surproduction de pétrole, de nickel ou de minerai de fer, après des années d’investissements colossaux dans les appareils de production, survient au mauvais moment, car les craintes de voir moins consommer l’acheteur crucial qu’est la Chine n’ont cessé de monter.
Le baril de brut américain est ainsi passé au mois de décembre sous 35 dollars le baril, au plus bas depuis onze ans. Les explications sont nombreuses : l’Opep n’établit plus de quotas de production, les Etats-Unis s’apprêtent à exporter leurs premiers barils depuis quarante ans, l’Iran va revenir sur les marchés tandis que la Russie continue à produire à plein. Chez les analystes, certains annoncent déjà un baril à 20 dollars en 2016.
Si, comme on vient de le voir, les raisons de ces baisses des cours du pétrole et des matières premières sont bien connues (déséquilibre offre/demande), leur ampleur déconcerte et inquiète. Cette tendance s’inscrit dans un cycle de long terme. Les consommateurs en profitent mais les producteurs en pâtissent.
L’or, lui, n’intéresse plus les investisseurs. L’once d’or se replie de plus de -10% sur l’année 2015 portant sa chute à plus de 30% sur la période 2013-2015. L’entrée du monde dans une nouvelle ère monétaire, avec la première hausse des taux de la Réserve fédérale, et la vigueur du dollar, n’a pas plaidé en sa faveur. Rappelons que sur longue période, la performance réelle de l’or (retraitée de l’inflation) a été très longtemps négative et est aujourd’hui inférieure à la rémunération du taux sans risque. Cet actif est donc à utiliser avec une extrême parcimonie dans les allocations d’actifs soit à titre de diversification, sa performance étant souvent décorrélée de celle des marchés, financiers, soit de manière opportuniste dans les périodes d’incertitude des marchés.
IMMOBILIER D’HABITATION
Les taux de crédit immobilier auront atteint de nouveaux records en 2015. Alors que 2014 avait déjà constitué une année record avec un taux moyen mensuel des crédits accordés de 2,36% en décembre, le taux moyen mensuel des crédits accordés en 2015 a oscillé entre 1,99% en juin et 2,29% en janvier. Les premiers mois de l’année 2016 ne devraient pas s’écarter sensiblement de ces niveaux. En effet, tant que le niveau de l’inflation sera quasi nul et les perspectives de croissance incertaines, la banque centrale européenne maintiendra des niveaux de taux directeurs faibles permettant aux banques de se refinancer à des taux proches de zéro et ainsi de prêter à des conditions très avantageuses.
Malgré ce contexte de financement extrêmement favorable, ni le nombre de transactions, ni les prix n’augmentent en proportion des gains de pouvoir d’achat supplémentaires. Le cycle baissier entamé depuis 2011 dans les grandes villes et depuis 2007-2008 dans les villes moyennes ou rurales se poursuit.
Si le nombre de transactions a connu une progression en 2015, la correction des prix s’est poursuivie dans le même temps malgré ce contexte financier ultra-favorable aux emprunteurs. Cette évolution à la baisse des prix du marché de l’immobilier résidentiel n’est pas étonnante et ce pour plusieurs raisons :
- Les conditions de financement étant au plus bas, on ne peut s’attendre à d’avantage de gain de pouvoir d’achat sur ce front-là. Au contraire, une remontée des taux réduirait d’autant la capacité des ménages à pouvoir s’endetter.
- Le chômage et plus généralement la situation économique de la France (et de nombreux pays occidentaux) ne s’améliorent pas. Or, pour acheter un appartement ou une maison pour du long terme et s’engager sur un crédit immobilier sur plusieurs années il faut non seulement des revenus stables mais également une perspective positive (et non des risques de baisse de revenus ou plus globalement de pouvoir d’achat).
- Les baisses de prix enregistrées sur ces 4 ou 5 dernières années ne sont pas encore suffisantes pour redonner réellement du pouvoir d’achat immobilier.
- Le poids de l’évolution démographique s’accentue d’année en année. La pyramide des âges des personnes vivants en France est telle que le nombre de vendeurs d’immobilier augmente chaque année d’environ 300 000 personnes alors que le nombre d’acheteurs restent globalement stables.
Pour toutes ces raisons, la bulle immobilière apparue au cours des années 2000 continuera, selon nous, à se dégonfler suivant un mouvement de fond durable.
FONDS GARANTIS EN EUROS
La rémunération des fonds en euros a sauf exception continué de baisser en 2015. Cette baisse des performances est limitée en valeur réelle par la faiblesse de l’inflation en Europe. Elle est néanmoins effective et nous continuerons à vous sensibiliser sur l’intérêt de diversifier votre épargne vers des supports plus dynamiques intégrant entre autres l’investissement en actions afin d’assurer dans le futur une rémunération satisfaisante de vos avoirs financiers.
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